
Le monde du vélo électrique nous réserve parfois des surprises inattendues. Qui aurait imaginé qu’un jour, on retirerait volontairement la batterie d’un VanMoof S3 pour en faire un vélo musculaire ? C’est pourtant exactement ce qu’a réalisé l’atelier Roetz d’Amsterdam avec son projet “Analog”. Cette transformation audacieuse transforme les anciens modèles électriques défaillants en vélos purement mécaniques, durables et fiables. Je trouve cette approche particulièrement intelligente car elle offre une seconde vie à des cadres de qualité tout en répondant aux problèmes de fiabilité qui ont longtemps handicapé la marque. Cette démarche d’économie circulaire 🔄 illustre parfaitement comment l’innovation peut parfois consister à simplifier plutôt qu’à complexifier. Le projet Analog représente bien plus qu’une simple conversion : c’est un symbole de résilience et de bon sens dans un secteur parfois trop obsédé par la technologie.
📋 Sommaire
L’échec technologique du VanMoof S3 : Quand l’innovation va trop loin
Le VanMoof S3 incarnait parfaitement les ambitions démesurées du vélo électrique moderne. Design épuré, technologie intégrée, promesse d’un futur urbain sans effort : tout semblait parfait sur le papier. Malheureusement, la réalité s’est révélée bien plus rugueuse pour les utilisateurs. Les pannes à répétition, l’électronique capricieuse et le service client saturé ont rapidement terni l’image de ce modèle pourtant prometteur. Je me souviens avoir rencontré plusieurs propriétaires de S3 complètement désabusés par ces problèmes récurrents.
La philosophie du “tout-connecté” a montré ses limites avec ce modèle. En multipliant les capteurs et les composants électroniques 🔧 divers, VanMoof a créé un produit brillant conceptuellement mais vulnérable au quotidien. Les mises à jour défaillantes, les pièces impossibles à remplacer et les dysfonctionnements imprévisibles ont transformé le rêve technologique en cauchemar pour de nombreux cyclistes. Cette expérience illustre parfaitement les dangers d’une approche trop verrouillée dans la conception des vélos électriques.
L’ironie de la situation réside dans le fait que ces cadres, autrefois vitrines du progrès, dormaient dans des entrepôts en attendant une hypothétique solution. C’est exactement à ce moment que Roetz, atelier amstellodamois spécialisé dans le recyclage de vélos, a décidé de leur offrir une nouvelle chance. Cette intervention providentielle transforme un échec industriel en opportunité d’innovation circulaire.
Le projet Analog : Une renaissance mécanique remarquable
Le concept du projet “Analog” part d’une idée aussi simple que géniale : dépouiller les S3 de leur électronique défaillante, les fiabiliser et les transformer en vélos purement mécaniques. Cette opération, à la fois technique et symbolique, a été menée avec la bénédiction officielle de VanMoof. L’objectif était clair : faire en sorte que ces vélos fragiles deviennent enfin robustes et surtout durables. Je trouve cette approche particulièrement pertinente dans un contexte où la simplicité mécanique retrouve ses lettres de noblesse.
Chez Roetz, ces cadres n’ont pas été perçus comme des déchets mais comme une base solide pour créer quelque chose de nouveau. Chaque S3 est méticuleusement désossé, son électronique retirée, puis reconstruit autour d’une transmission Shimano 7 vitesses fiable. La dynamo de moyeu alimente les feux d’origine, préservant ainsi l’esthétique caractéristique du modèle. La selle Brooks crème, assortie aux poignées, apporte une touche d’élégance vintage 🎨 qui contraste agréablement avec les lignes modernes du cadre.
L’assemblage à la main à Amsterdam garantit une qualité de finition exemplaire. Avec un poids d’environ 16 kg et une conception entièrement mécanique, l’Analog offre une expérience de conduite pure, sans écran ni application. Cette simplicité assumée représente un retour aux sources particulièrement rafraîchissant. Le prix de 799 € sur le vélo électrique marché positionne ce modèle comme une alternative accessible et durable.
Économie circulaire et durabilité : L’avenir du vélo urbain
La démarche de Roetz s’inscrit parfaitement dans une logique d’économie circulaire exemplaire. Les composants électroniques retirés ne finissent pas à la poubelle : ils rejoignent le réseau de service de VanMoof pour être réutilisés sur d’autres modèles. Cette approche prolonge considérablement le cycle de vie global des composants et réduit l’impact environnemental. Je pense que cette méthode devrait inspirer d’autres acteurs du secteur qui peinent encore à gérer la fin de vie de leurs produits électroniques.
La série limitée à cent exemplaires témoigne d’une volonté de rareté et de qualité plutôt que de production de masse. Cette limitation volontaire s’inscrit dans une philosophie de réparation locale et de sobriété qui guide l’ensemble du projet. Chaque vélo Analog devient ainsi unique, porteur d’une histoire de renaissance et de transformation. Cette approche artisanale contraste favorablement avec la production industrielle standardisée qui domine le marché des vélos de ville électriques.
L’impact environnemental positif de cette initiative ne se limite pas au recyclage des composants. En évitant la production de nouveaux cadres et en prolongeant la durée de vie des existants, le projet Analog contribue significativement à la réduction de l’empreinte carbone. Cette démarche responsable 🌱 montre qu’il est possible de concilier innovation, durabilité et performance dans l’industrie du vélo. Je suis convaincu que ce type d’initiative préfigure l’avenir d’un secteur plus conscient de ses responsabilités environnementales.
VanMoof aujourd’hui : Entre leçons du passé et ambitions futures
Ce retour au vélo musculaire avec l’Analog révèle beaucoup sur l’évolution de VanMoof depuis l’échec du S3. La marque a cherché à restaurer sa crédibilité avec le VanMoof S6, un modèle plus fiable et mieux conçu qui corrige les erreurs du passé. Cette nouvelle génération montre un progrès net dans la fabrication et la cohérence technique, preuve que les leçons ont été tirées. Le contraste avec l’Analog est saisissant : d’un côté le tout-connecté repensé, de l’autre la mécanique pure qui revendique sa simplicité.
L’existence simultanée de ces deux approches illustre parfaitement la diversité des besoins des cyclistes urbains. Certains recherchent la technologie avancée et la connectivité, tandis que d’autres privilégient la fiabilité mécanique et la simplicité d’usage. Cette coexistence enrichit l’offre globale et permet à chaque utilisateur de trouver le vélo qui correspond vraiment à ses attentes. Je trouve cette diversification particulièrement positive pour l’évolution du marché des conseils vélo.
La collaboration entre VanMoof et Roetz pour le projet Analog témoigne d’une maturité nouvelle de la marque. Accepter que ses anciens modèles soient transformés en vélos musculaires demande une certaine humilité et une vision à long terme. Cette démarche collaborative 🤝 ouvre la voie à de nouvelles formes de partenariat dans l’industrie cycliste, où l’innovation peut naître de la coopération plutôt que de la concurrence acharnée.

L’impact sur l’industrie : Vers une nouvelle philosophie du vélo électrique
Le succès du projet Analog questionne fondamentalement les orientations actuelles de l’industrie du vélo électrique. Dans un secteur obsédé par l’ajout perpétuel de fonctionnalités, cette démarche de soustraction raisonnée fait figure de révolution conceptuelle. Elle démontre qu’innover ne signifie pas toujours ajouter de la complexité, mais parfois savoir enlever l’superflu pour retrouver l’essentiel. Cette philosophie pourrait inspirer d’autres constructeurs à repenser leurs approches de développement produit.
L’engouement suscité par ces cent exemplaires limités révèle une demande latente pour des vélos plus simples et plus durables. Les cyclistes urbains semblent de plus en plus sensibles aux arguments de fiabilité et de facilité d’entretien. Cette tendance pourrait encourager le développement de nouvelles gammes privilégiant la robustesse mécanique à la sophistication électronique. Je pense que nous assistons aux prémices d’un mouvement de fond qui pourrait redéfinir les standards du secteur.
La médiatisation positive du projet Analog contraste avec les critiques récurrentes sur la complexité excessive de certains modèles électriques. Cette différence de perception souligne l’importance de l’équilibre entre innovation technologique et praticité d’usage. Les constructeurs qui sauront trouver ce juste milieu auront probablement un avantage concurrentiel significatif dans les années à venir. L’avenir du vélo urbain se dessine peut-être dans cette synthèse intelligente entre tradition mécanique et modernité sélective ⚖️.
Conclusion
Le projet VanMoof S3 Analog de Roetz représente bien plus qu’une simple conversion technique : c’est un manifeste pour une approche plus raisonnée et durable du vélo urbain. En transformant un échec technologique en succès mécanique, cette initiative démontre que l’innovation peut parfois consister à simplifier plutôt qu’à complexifier. Je suis convaincu que cette démarche d’économie circulaire préfigure l’avenir d’une industrie plus consciente de ses responsabilités environnementales et sociales.
L’engouement suscité par ces cent exemplaires limités révèle une demande croissante pour des vélos fiables, durables et facilement réparables. Cette tendance pourrait bien redéfinir les standards du secteur et encourager d’autres constructeurs à repenser leurs stratégies de développement. L’Analog n’efface pas les déboires du S3, mais il les recycle intelligemment en offrant une seconde chance à des cadres de qualité. Dans une industrie où l’électronique prend souvent toute la place, cette désélectrification raisonnée sonne comme un geste révolutionnaire qui mérite d’être salué et imité.
📝 En Bref
- Roetz transforme les VanMoof S3 défaillants en vélos musculaires durables baptisés “Analog”
- Prix accessible de 799 € pour un vélo artisanal assemblé à Amsterdam en série limitée
- Démarche d’économie circulaire exemplaire avec réutilisation des composants électroniques
- Philosophie de simplification qui questionne la complexité excessive des vélos électriques actuels

