Parcourir la Vallée du Rhône à vélo 🚴, c’est s’offrir un voyage au fil de l’eau et du temps, entre Alpes et Méditerranée, à travers une mosaïque de paysages, de terroirs et de villes chargées d’histoire. Des portes de Genève jusqu’à la Méditerranée, ce corridor naturel est l’un des itinéraires cyclables les plus emblématiques de France. C’est aussi une portion majeure de l’EuroVelo 17, plus connue sous le nom de ViaRhôna, un itinéraire qui relie le lac Léman aux plages de Camargue en longeant l’un des plus grands fleuves européens. Accessible à tous, à vélo classique ou vélo électrique, riche en découvertes, la Vallée du Rhône est un formidable terrain d’exploration pour les cyclotouristes chevronnés comme pour les familles en quête d’itinérance douce. Originaire de Lyon, j’ai beaucoup de personnes de mon entourage qui ont pédalé la ViaRhôna. C’est pourquoi je vous propose de découvrir les origines de cet itinéraire, les principaux tronçons, les sites incontournables, mais aussi des conseils pratiques pour réussir votre périple sur deux roues.
La ViaRhôna : une aventure européenne
Un projet ambitieux
La ViaRhôna est née dans les années 1990 avec je pense la volonté de développer le tourisme durable le long du Rhône. Ce fleuve majestueux, qui prend sa source en Suisse, traverse la France du nord-est au sud avant de se jeter dans la Méditerranée ⛵. L’idée : offrir aux cyclistes une voie verte continue sur plus de 800 km, reliant des régions contrastées, de la fraîcheur alpine aux accents provençaux.
L’itinéraire s’inscrit dans le réseau EuroVelo, un vaste projet européen visant à développer un réseau de pistes cyclables longue distance à travers le continent. La ViaRhôna correspond à l’EuroVelo 17 : elle démarre à Andermatt, en Suisse, et se termine aux plages de la Méditerranée, à Port-Saint-Louis-du-Rhône ou Sète, selon l’embranchement choisi.
Un parcours en constante amélioration
Aujourd’hui, environ 95 % de l’itinéraire français est aménagé. Certaines portions empruntent d’anciennes voies ferrées ou des chemins de halage, offrant des tronçons sécurisés et sans voiture. D’autres sections utilisent des routes partagées à faible trafic, le temps que tous les aménagements soient finalisés.
Les infrastructures se sont considérablement améliorées ces dernières années : signalétique homogène, aires de repos, hébergements labellisés « Accueil Vélo », points de réparation… Autant de garanties pour pédaler en toute sérénité.
Un voyage au fil du fleuve
Des paysages contrastés
Je trouve que ce qui fait la richesse de la Vallée du Rhône à vélo 🚴, c’est la diversité de ses paysages. Au nord, entre Genève et Lyon, la ViaRhôna longe les contreforts alpins : le Jura d’un côté, les Alpes savoyardes de l’autre. Le fleuve est ici un ruban émeraude serpentant entre montagnes, vignobles et villages pittoresques.
Au sud de Lyon, le Rhône entre dans la vallée rhodanienne à proprement parler : un large couloir ponctué de villes historiques comme Vienne, Valence ou Avignon, de vignobles prestigieux (Côte-Rôtie, Hermitage, Côtes-du-Rhône) et de plaines fertiles.
Plus au sud encore, le climat devient méditerranéen. Les rives s’ouvrent sur des paysages de garrigue, de vergers et de marais. L’arrivée en Camargue marque l’apothéose : ici, flamants roses 🦩, chevaux et taureaux cohabitent dans un décor sauvage et lumineux.
Un patrimoine culturel incomparable
Suivre le Rhône, c’est aussi plonger dans l’histoire de France. Sur la route, les cyclistes croisent une multitude de sites remarquables :
- Genève, carrefour cosmopolite et point de départ suisse.
- Lyon, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, avec son Vieux-Lyon Renaissance, ses traboules, et sa gastronomie.
- Vienne, célèbre pour son théâtre antique et son festival de jazz.
- Valence, ville méridionale au charme discret.
- Montélimar, capitale du nougat.
- Avignon, la cité des Papes et son pont légendaire.
- Arles, porte de la Camargue, berceau d’inspiration pour Van Gogh.
Le long de la route, châteaux, abbayes, ponts et vestiges romains jalonnent l’itinéraire. Chaque étape est l’occasion de faire halte pour déguster un vin local 🍷, visiter un marché ou flâner dans des villages perchés.
Des étapes emblématiques
Du Léman à Lyon : la portion alpine
La première grande portion relie le lac Léman à Lyon sur environ 220 km. Au départ de Genève, l’itinéraire longe les berges du lac avant de suivre le Rhône en direction de Seyssel, Chanaz (le « petit Venise savoyard ») et Belley.
Cette section, réputée pour ses paysages verdoyants, est plutôt vallonnée. Les panoramas sur les Alpes 🏔️ et le Jura accompagnent le cycliste tout au long du parcours. Des barrages hydroélectriques jalonnent le fleuve, témoignant de l’importance du Rhône comme source d’énergie.
De Lyon à Valence : entre ville et vignobles
Au sud de Lyon, la ViaRhôna traverse la vallée viticole. La Côte-Rôtie, l’Hermitage ou encore Saint-Joseph sont autant d’appellations prestigieuses qui bordent le fleuve. Vienne est un arrêt incontournable avec ses vestiges gallo-romains. Plus loin, le château de Tournon-sur-Rhône domine le fleuve de ses remparts.
Cette portion est globalement plate et accessible à tous, avec de longues voies vertes qui serpentent entre les vergers et les vignes.
De Valence à Avignon : la Drôme provençale
En poursuivant vers le sud, le climat se fait plus doux : champs de lavande, oliveraies et cyprès annoncent la Provence. Montélimar séduit les gourmands, tandis que Viviers et Bourg-Saint-Andéol dévoilent un patrimoine médiéval méconnu.
Cette section, d’environ 150 km, offre de belles étapes à rythme tranquille, avec une atmosphère méridionale qui devient plus marquée à l’approche d’Avignon.
D’Avignon à la Méditerranée : la grande évasion
Après Avignon, le fleuve s’étale en un delta majestueux. Le pont Saint-Bénézet, le Palais des Papes, les remparts d’Avignon méritent une pause prolongée avant de repartir vers Arles.
En Camargue, la nature reprend ses droits. Les marais, les rizières, les chevaux blancs et les flamants roses composent un tableau unique. Deux fins d’itinéraire sont possibles : Port-Saint-Louis-du-Rhône pour rejoindre la mer par le bras principal du fleuve, ou Sète en suivant le canal du Rhône à Sète pour longer les étangs.
Préparer son voyage
Quand partir ?
La ViaRhôna peut se parcourir toute l’année, mais le printemps et l’automne sont les saisons les plus agréables : températures douces, floraison, lumière exceptionnelle. L’été, la chaleur ☀️peut être intense, notamment en Provence et Camargue, mais le parcours reste praticable avec des départs matinaux.
En hiver, certaines portions alpines peuvent être fraîches ou humides, mais le sud reste souvent doux.
Choisir son matériel
Un vélo de randonnée ou un VTC est idéal. L’itinéraire est majoritairement goudronné, mais quelques portions de chemins stabilisés nécessitent des pneus adaptés. Une assistance électrique est un atout appréciable, notamment sur les tronçons vallonnés du nord.
Les sacoches ou une remorque légère permettent d’emporter le nécessaire sans s’encombrer. Des hébergements « Accueil Vélo » jalonnent le parcours : hôtels, chambres d’hôtes, campings, gîtes…
Se déplacer et revenir
Le train est un allié précieux : de nombreuses gares jalonnent l’itinéraire. Des TER acceptent les vélos gratuitement, pratique pour revenir au point de départ ou raccourcir certaines étapes.
Une aventure pour tous
En famille
La ViaRhôna est particulièrement adaptée aux familles. De nombreuses sections sont totalement sécurisées et plates. Des loueurs proposent des vélos enfants, remorques ou sièges bébé. Les distances peuvent être modulées à souhait, avec des haltes ludiques : baignades, pique-niques, visites de fermes ou de musées.
Entre amis ou en solo
Pour les amateurs de cyclotourisme, la Vallée du Rhône est un terrain de jeu idéal pour une aventure de quelques jours ou de plusieurs semaines. Certains parcourent tout l’itinéraire, d’autres privilégient un tronçon emblématique.
Les gourmets profiteront des haltes gourmandes, entre caves viticoles, marchés provençaux et tables étoilées. Les passionnés de patrimoine trouveront mille occasions de faire escale.
La Vallée du Rhône à vélo : un engagement durable
Un modèle de tourisme responsable
En choisissant la ViaRhôna, on opte pour une mobilité douce, respectueuse de l’environnement. Cet itinéraire participe au développement économique local : hébergements, producteurs, artisans bénéficient directement du passage des cyclistes.
Les collectivités investissent pour préserver la biodiversité, entretenir les berges et améliorer la cohabitation entre usagers.
Des retombées positives pour les territoires
Le succès de la ViaRhôna illustre la capacité du vélo à revitaliser des zones rurales ou des petites villes. De nombreux villages qui bordent le Rhône ont vu fleurir cafés, gîtes et commerces grâce aux cyclistes.
L’itinéraire contribue aussi à sensibiliser à la préservation du fleuve 🚣 : qualité de l’eau, gestion des barrages, biodiversité… Autant de sujets abordés au fil des visites et des haltes pédagogiques.
Conclusion
Parcourir la Vallée du Rhône à vélo 🚴, c’est pour moi une immersion dans l’un des plus beaux corridors naturels d’Europe, un trait d’union entre montagnes et Méditerranée, entre villes vivantes et nature préservée. Que l’on parte pour un week-end ou pour plusieurs semaines, la ViaRhôna promet une expérience unique, faite de liberté, de rencontres et de découvertes. Je trouve que la portion reliant Genève à Morestel est l’une des plus belles étapes de la ViaRhôna. Elle serpente à travers un Haut-Rhône encore sauvage, alternant voies partagées et petites routes vallonnées. Autour de Chanaz, Belley, Saint-Genix-sur-Guiers ou Seyssel, le parcours dévoile des villages pittoresques et une atmosphère unique, au cœur d’un territoire préservé. Des tronçons de voies vertes jalonnent l’itinéraire entre l’Isère et l’Ain jusqu’à Morestel, où le relief s’adoucit progressivement. Tout au long du trajet, les cyclistes profitent de superbes panoramas sur le massif du Jura, le majestueux Grand Colombier et les collines verdoyantes de l’Avant-Pays savoyard, une récompense à chaque coup de pédale.
FAQ
Quelle est la meilleure période pour faire la ViaRhôna ?
Le printemps (avril-juin) et l’automne (septembre-octobre) sont les saisons idéales pour profiter de températures agréables, d’une nature flamboyante et de sites moins fréquentés. L’été est possible, mais il faut prévoir la chaleur, surtout au sud.
Est-ce que l’itinéraire est adapté aux débutants ?
Oui ! La ViaRhôna est majoritairement plate, bien balisée et sécurisée. Certains tronçons vallonnés autour du Haut-Rhône peuvent demander plus d’effort, mais un VAE (vélo à assistance électrique) facilite grandement le parcours.
Combien de temps faut-il pour parcourir la ViaRhôna en entier ?
Comptez 10 à 15 jours pour relier le lac Léman à la Méditerranée sans se presser, avec des étapes de 50 à 70 km par jour et le temps de visiter les sites majeurs.
Peut-on faire la ViaRhôna en famille ?
Absolument ! De nombreuses portions, notamment autour des grandes villes et dans les plaines, sont idéales pour les enfants. Des aires de pique-nique, hébergements « Accueil Vélo » et services adaptés rendent l’expérience accessible à tous.
Quels équipements sont indispensables ?
Un vélo bien entretenu (VTC ou VAE), un casque, des sacoches étanches, un kit de réparation, une trousse de premiers secours, une gourde, des vêtements adaptés à la météo et une carte ou appli GPS fiable.
Comment transporter ses bagages ?
Plusieurs agences et hébergeurs proposent un service de transport de bagages d’étape en étape. Une solution pratique pour voyager léger.
Peut-on rejoindre facilement la ViaRhôna en train ?
Oui ! De nombreuses gares sont situées le long du tracé et la plupart des TER acceptent les vélos gratuitement (places limitées, mieux vaut réserver à l’avance).
Quelles villes sont incontournables sur la ViaRhôna ?
Genève, Chanaz, Lyon, Vienne, Valence, Avignon et Arles figurent parmi les haltes les plus populaires, chacune offrant un patrimoine riche et des spécialités locales.
