
Adieu chaînes, courroies, dérailleurs et cambouis : le vélo électrique entre dans une nouvelle ère grâce à HeritageBike, marque française haut de gamme au design néo-rétro, qui s’associe avec l’entreprise Cixi pour lancer les premiers vélos électriques à transmission 100 % électronique. Ces modèles sans chaîne ni courroie sont bien plus qu’un simple changement de technologie : ils incarnent une transformation profonde de l’usage, du confort et de la durabilité dans le secteur du vélo électrique. À l’heure où les mobilités douces 🌿 prennent une place centrale dans les politiques urbaines et les habitudes de déplacement, j’ai été conqui par l’innovation proposée par HeritageBike à travers le pédalier PERS qui pourrait bien bouleverser durablement l’écosystème du vélo.
Héritage et innovation : la naissance du projet
HeritageBike n’en est pas à son premier coup d’éclat. Créée il y a six ans à Annecy par deux passionnés de mécanique rétro et de mobilité électrique, la marque s’est taillée une réputation sur ses vélos 🚴 et motos électriques au look vintage, mais dotés de technologies de pointe. Son esthétique mêle le charme des anciennes bécanes aux exigences modernes de performance et de fiabilité.
Le virage vers la transmission sans chaîne a commencé presque naturellement. Installée dans les mêmes locaux qu’HeritageBike, la société Cixi travaille depuis plus d’une décennie sur des systèmes de propulsion innovants pour des véhicules alternatifs. L’une de ses plus grandes réalisations ? Le développement d’un véhicule à trois roues autoroutier propulsé par pédalage, dont le prototype roule déjà.
C’est dans ce cadre que naît le système PERS (Pedaling Energy Recovery System) : un pédalier électronique régénératif. Concrètement, il remplace l’ensemble des éléments mécaniques classiques de transmission, plateaux, chaînes, pignons, courroies, par un système intelligent et sans frottement, capable de transformer la force de pédalage en signal électrique, immédiatement transmis au moteur arrière.
Comment ça marche ? Un pédalier… sans chaîne, ni courroie
À première vue, pédaler sans transmission mécanique semble déroutant. Pourtant, l’expérience utilisateur reste intuitive et même étonnamment fluide. Voici comment le système fonctionne :
- Le pédalier PERS est muni de capteurs ultra-précis qui mesurent la force et la cadence de pédalage.
- Cette énergie est convertie en signal électrique, transmis au moteur via un simple câble.
- Le moteur, situé à l’arrière, puise dans la batterie 🔋 pour fournir l’assistance nécessaire selon l’effort détecté.
Ce système présente plusieurs avantages :
- Aucune chaîne ni courroie : donc aucun risque de déraillement, aucun bruit, aucune salissure, et quasiment aucun entretien.
- Pédalage linéaire : la fréquence de pédalage reste constante quel que soit le relief. Que l’on monte une côte ou que l’on roule sur du plat, l’effort perçu reste stable.
- Récupération d’énergie : à chaque freinage, le système peut récupérer jusqu’à 25 % de l’énergie (en milieu urbain), qui est alors renvoyée dans la batterie. Une fonctionnalité jusqu’ici réservée aux voitures électriques.

Selon Xavier Wargnier, cofondateur d’HeritageBike, « c’est une technologie qui procure un vrai sentiment de liberté. On pédale sans se poser de questions. Même sur des pentes comme le Mont Ventoux, le système adapte l’assistance automatiquement. » J’ai hâte de tester !
Des vélos (très) haut de gamme… mais faits main
Qui dit technologie d’avant-garde, dit pour l’instant prix élevé. Les premiers modèles intégrant le pédalier PERS sont proposés à partir de 8.900 euros, un tarif qui s’explique par la philosophie de fabrication de la marque :
- Production 100 % française ou européenne, avec des circuits courts.
- Cadres en acier ou en fibre de carbone, produits à la main en France (par exemple dans la Creuse).
- Batteries 🔋, moteurs, composants électroniques, tiges télescopiques, éclairages… tous sont soigneusement sélectionnés pour leur qualité, quitte à faire appel ponctuellement à l’Allemagne (freins Magura).
Le constructeur ne produit que 300 vélos et 60 motos par an, dans une optique de luxe durable et d’artisanat industriel. Le tout dans un style néo-vintage assumé, qui fait la signature de la marque.
Deux modèles phares : Style Touring et Heroes GT45
Heritage Style Touring
Ce VTC haut de gamme repose sur une base déjà existante chez HeritageBike, mais adopte la transmission PERS :
- Cadre en fibre de carbone
- Fourche suspendue 100 mm
- Tige de selle télescopique
- Pneus Schwalbe Moto X
- Poids : 28 kg
- Batterie : 705 Wh
Le Style Touring existe aussi en version « Escapade », pensée pour les sentiers et chemins de randonnée, avec des pneus plus agressifs (Maxxis Rekon).
Heritage Heroes Touring et GT45
L’autre star de la gamme est le Heroes Touring, un vélo 🚴 au look de moto vintage, très spectaculaire :
- Cadre en acier
- Fourche inversée double T
- Roues massives de 20 x 4 pouces
- Poids : 39 kg
- Batterie : 705 Wh
Sa déclinaison GT45 pousse encore plus loin les performances :
- Vitesse maximale : 45 km/h (speedbike)
- Batterie 1.410 Wh
- Freins Magura CMe5
- Poids total : 43 kg
Un véritable bolide électrique, taillé pour les trajets extra-urbains… ou simplement pour les amateurs d’engins atypiques.
Un avenir sans chaîne ?
Si cette technologie semble révolutionnaire, elle est encore réservée à un marché de niche. D’abord pour des raisons de coût, mais aussi de conservatisme chez les cyclistes, notamment les plus sportifs 🚵♀️. Pour beaucoup, l’absence de chaîne ou de vitesse est difficile à accepter psychologiquement.
HeritageBike a d’ailleurs fait l’expérience de ce frein culturel avec une précédente innovation : une boîte de vitesses automatique qui, bien qu’acclamée au CES de Las Vegas, a été peu comprise du grand public. Il aura fallu que Décathlon démocratise la boîte auto pour qu’elle devienne acceptée. Xavier Wargnier en est conscient : « être précurseur, c’est souvent ingrat… mais c’est nécessaire pour faire évoluer les choses. »
Le pédalier PERS devrait néanmoins se démocratiser d’ici cinq ans, notamment dans la gamme moyenne des vélos électriques et dans tous les vélos-cargos, où l’entretien est souvent un casse-tête.
Une usine en Inde est déjà à l’étude pour produire jusqu’à 50.000 pédaliers PERS par an, ce qui devrait permettre aux constructeurs de proposer des modèles plus abordables, tout en conservant cette transmission sans chaîne.

Vers un vélo régénératif, local et durable
HeritageBike ne cache pas son ambition : devenir une entreprise régénérative, c’est-à-dire qui crée un impact positif global, sur le plan environnemental comme social. Pour cela, la marque mise sur :
- Une production locale et artisanale
- Des composants européens ou français
- Des matériaux durables et réparables 🛠️
- Une esthétique intemporelle, loin des modes éphémères
- Une innovation technique au service de l’expérience utilisateur
Je trouve que le système PERS s’inscrit parfaitement dans cette démarche, en supprimant les éléments les plus fragiles, salissants et bruyants du vélo traditionnel, tout en optimisant le rendement énergétique et prolongeant la durée de vie du matériel.
Conclusion
Le vélo HeritageBike à transmission sans chaîne n’est pas seulement un produit de luxe : c’est un manifeste technologique et philosophique. Il montre la voie d’un cyclisme plus sobre, durable, confortable et fluide. S’il reste pour l’instant réservé à une clientèle avertie et aisée, il pourrait bien, comme d’autres innovations avant lui, s’imposer à moyen terme dans le paysage des mobilités douces. Le pédalier régénératif PERS est peut-être l’équivalent, pour le vélo 🚴, de ce qu’a été le moteur électrique pour l’automobile : une bascule invisible, mais radicale. Reste à voir si le grand public sera prêt à tourner la page de la chaîne et du dérailleur. Mais une chose est sûre : le mouvement est lancé, et il est silencieux… comme le pédalier PERS.